Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Contrairement à nos prédictions d'hier, le système impérial est donc passé outre toute décence et a récompensé le false flag barbu par une salve de missiles sur la Syrie.

Il est encore trop tôt pour analyser en détail les tenants et les aboutissants de l'affaire susceptible d'embraser (ou pas) le Moyen-Orient voire plus si affinités, mais nous pouvons déjà faire quelques constats.

  • Les cibles sont insignifiantes

D'après les premiers rapports, seuls trois endroits ont été touchés : des centres de recherche et/ou usines prétendument chimiques. Immédiatement, une question surgit que ne semble pas s'être posée la presstituée : si ces centres contenaient des composants chimiques, comment se fait-il qu'aucune émanation toxique ne se soit répandue ? Réponse évidente : ils étaient vides et le programme chimique syrien n'existait pas.

Les barbus modérément modérés sont, eux, dépités.et crient au scandale. S'ils s'attendaient à être aidés par les frappes américaines, ils en ont été pour leurs frais. Pas étonnant qu'ils qualifient toute cette affaire de "farce" tandis que les gens dansent dans les rues de Damas.

On aurait donc assisté à un nouveau false flag au carré après la tragi-comédie de l'année dernière, Trump jouant les gros durs pour finalement détruire deux hangars désaffectés et une cafétéria? C'est la conclusion que tirent plusieurs observateurs. Sauf que... 

  • La défense russe

Selon l'état-major russe, 71 missiles sur 103 ont été interceptés, soit 68% (à comparer avec les 61% de Khan Cheikhoun l'année dernière). L'ours est donc bien intervenu et a chopé la majorité des projectiles entre ses crocs [MAJ : en réalité par la défense syrienne bien aidée par les Russes qui n'ont même pas eu besoin de mettre en branle leurs S-400].

Ces missiles se dirigeaient bien sur des bases et ont été détruits en vol par les Russes : Dumayr 12/12, Blay 18/18, Chayrat 12/12, Duvali 4/4 etc. On est loin alors d'une opération de relations publiques du Donald envoyant ses Tomahawk sur des endroits sans importance pour les beaux yeux de la ménagère de moins de 50 ans.

  • Les inspecteurs de l'ONU

Coïncidence que n'a évidemment pas relevé la journaloperie au garde-à-vous, ces attaques interviennent au moment même où les inspecteurs de l'OIAC prennent le chemin de Damas afin d'enquêter sur la supposée attaque chimique de Douma. Moscou a beau jeu de dire que les trois clowns ont voulu intimider la mission onusienne. Sans succès, celle-ci devant continuer son périple.

  • Les réactions

Sans surprise, les alliés de la Russie (Chine, Iran etc.) ainsi que les oppositions britanniques et françaises condamnent frappes tandis que les vassaux de l'empire s'en réjouissent, quoique le résultat de l'opération va vite les faire déchanter. Le retournement de veste turc ne passera sans doute pas inaperçu à Moscou et ouvrira peut-être les yeux de Poutine sur la folie de vendre des S-400 à Ankara. Comment avoir un seul instant confiance en la girouette sultanesque ? Bien plus logique est de fournir des S-300 à la Syrie, ce que le Kremlin considère maintenant sérieusement.

**********Mise à jour 1**********

Le trio clownesque a beau s'auto-congratuler devant les caméras, l'empire a en réalité passé une bien mauvaise nuit.

D'abord, la piètre performance occidentale se confirme : même l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme, officine londonienne pourtant férocement anti-Assad, confirme qu'au moins 65 missiles ont été interceptés.

C'est donc la défense anti-aérienne syrienne, bien aidée par l'expertise et les radars russes il est vrai, qui a fait le boulot toute seule, comme une grande, avec du vieux matériel, les S-300 et S-400 de l'ours restant dans leur silo. Le crash du F16 israélien n'était qu'un prémisse : le ciel syrien devient une zone bien dangereuse pour les téméraires qui s'y aventurent.

Au Pentagone, ça doit être la soupe à la grimace. Si les Russes ont pu faire tomber du ciel les deux-tiers de la salve américaine en passant simplement leurs infos radar aux Syriens, qu'est-ce que ça sera quand ils sortiront les S-400 de leur tube...

Diplomatiquement, ce n'est pas beaucoup mieux. Après la Chine, l'Iran, le Liban et plusieurs autres pays, l'Irak condamne à son tour l'attaque du trio infernal. L'Italie refuse catégoriquement de participer à toute frappe future, l'opposition et l'opinion britanniques sont vent debout contre la décision de l'allumée du 10 Downing Street, le principal parti d'opposition turc critique les frappes et met carrément en doute la réalité de l'incident chimique de Douma.

Quant aux alliés, ils en sont pour leurs frais. Sur le terrain, les saoudisés de Jaish al-Islam sont "indignés" (les pauvres chéris...) et parlent de "farce". Ils vont maintenant devoir se coltiner leurs frères en barbe et néanmoins ennemis de l'Idlibistan. Tuez-vous tous, Dieu reconnaîtra les siens... Bibi la terreur, lui, craint maintenant que Poutine limite beaucoup plus drastiquement la liberté d'action israélienne en Syrie.

Tag(s) : #Moyen-Orient, #Russie, #Etats-Unis, #Europe

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :