Moldavie... Voici un pays européen dont on ne parle jamais (sauf quand il permet de faire du Poutine-bashing, voir après) alors qu'il occupe une position stratégique intéressante entre Balkans, Ukraine et Mer noire.
Nous écrivions il y a quatre mois :
<< Toujours dans les Balkans mais un peu plus à l’est, la Moldavie est une autre case méconnue du Grand jeu. Lorsque la coalition des partis pro-européens gagna (de justesse) les élections en novembre dernier face aux partis pro-russes, que n’entendait-on pas dans les médias… Nouvelle défaite pour Poutine (Le Point, 1er.12.2014), Désir d’Europe, et autres titres bisounours. Depuis, nos petits trolls médiatiques se font bien silencieux, et pour cause : le gouvernement pro-occidental a été pris dans plusieurs scandales de corruption tandis que son premier ministre a dû démissionner pour cause de… faux diplômes ! Les partis pro-russes ont gagné les élections municipales de juin et 58% des Moldaves sont, selon un récent sondage, favorables à l’entrée de leur pays dans le projet russe d’Union eurasienne contre 26% pour l’entrée dans l’Union européenne.
A noter que Moscou possède un levier de pression supplémentaire avec la Transnistrie, province russophone indépendantiste, séparée du reste de la Moldavie depuis 1991 et protégée par des soldats russes. Une autre province moldave, portant le merveilleux nom de Gagaouzie, pose également problème : peuplée de Turcs russifiés et chrétiens orthodoxes, elle souhaite plus ou moins suivre l’exemple de la Transnistrie. Où l’on voit que les problèmes dus à la disparition de l’URSS n’ont pas encore été soldés vingt-cinq ans après… >>
Nous s'y sommes : le gouvernement pro-européen s'écroule, pris qu'il est dans les scandales de corruption en tout genre, l'ancien premier ministre Filat étant même arrêté par la police en plein parlement ! Evidemment vous n'en entendrez pas parler dans les médias.
Les partis pro-russes semblent sur le point de reprendre le pouvoir, décidés à se rapprocher de l'Union eurasienne plutôt que de l'Union européenne. Pour Moscou, la perspective de prendre l'Ukraine à revers et d'enfoncer un coin entre deux des Etats - l'Ukraine post-putsch et la Roumanie - les plus atlantistes d'Europe orientale n'est pas inintéressante. Affaire à suivre...