/image%2F1669630%2F20150919%2Fob_35556c_russie-maitre-d-echecs.png)
L'Ukraine s'enfonce toujours plus dans le clownesque. On savait que des menaces aussi fondamentales pour l'Ukraine que Gérard Depardieu ou Mickey Rourke avaient été interdits mais ce n'était vraisemblablement pas suffisant. Tapiocashenko a signé un décret bannissant... heu... à peu près tout le monde, dont des journalistes de la BBC qui n'est pourtant pas réputée pour être favorable à la Russie. Sentant sans doute qu'il y était allé un peu fort, le roi du chocolat vient de "débannir" six journalistes occidentaux, dont ceux de la BBC, les centaines d'autres personnes restant sur la liste noire. On y trouve des acteurs, des chanteurs, des danseuses-étoile, l'anti-virus Kaspersky... Ô sombres menaces contre l'intégrité de l'Ukraine. Pauvre Porky, il n'a que ce genre de réaction infantile à faire valoir quand on voit que même ses sponsors ne lui font pas confiance. Le régime est à la rue, hystérique, balloté, tandis que ses parrains européens doivent une nouvelle fois se demander dans quelle galère ils se sont encore embarqués pour complaire aux ordres d'outre-Atlantique.
En Syrie, la soudaine montée en puissance russe a fait sonner les alarmes à Washington mais aussi à Tel Aviv et Netanyahou s'est précipité au Kremlin. Une autre question se pose maintenant que la présence russe est à peu près entérinée : comment faire pour qu'avions russes et américains ne se marchent volent pas dessus ? Les deux grands commencent à en discuter (notez en passant la russophobie primaire du journaliste tout au long de l'article : le russia-bashing est devenu le nouveau fond de commerce de la mafia médiatique occidentale). Il est intéressant de constater que sur le dossier syrien, les Etats-Unis semblent s'être quelque peu rapprochés de la position russe et non l'inverse : les Américains envisagent maintenant une action commune avec les Russes contre l'EI et pourraient même finalement accepter le maintien d'Assad. Incroyable comme ce diable de Poutine arrive toujours à retourner la situation à son avantage. L'un des plus grands stratèges du siècle, assurément... Toujours en Syrie, Bachar al Assad a rappelé, dans la longue interview qu'il vient de donner, une vérité qui, que l'on aime ou pas le personnage, est frappée au coin du bon sens : on ne peut pas être pour et contre le terrorisme en même temps. Quelques oreilles ont dû siffler à Washington, Riyad et dans certaines capitales européennes... Ces propos font d'ailleurs écho à ce que répète Vladimirovitch sur l'inconstance (et l'inconscience) des pays occidentaux qui utilisent le terrorisme pour accomplir leurs desseins géopolitiques, lâchant une bête qu'ils ne peuvent récupérer ensuite.
Le timide rapprochement américano-russe en Syrie n'est qu'un pas dans la danse qui se déroule sur les parquets du Grand jeu. Un pas en avant, un pas en arrière. C'est à qui lâchera prise en premier... Si après un an de rupture, les ministères de la défense US et russe rétablissent le contact, le Pentagone élabore dans le même temps un nouveau plan militaire contre la Russie. La Guerre froide 2.0, duel à fleurets pas si mouchetés que ça, n'est pas prête de finir.
Duel de titans qui se déroule aussi sur le front économique. Nous avons déjà longuement parlé de la dédollarisation, encore accélérée depuis la crise ukrainienne par Poutine et Xi au sein des BRICS. Russie et Brésil vont sans doute bientôt s'y mettre ainsi que les pays de l'ex-espace soviétique (Union eurasienne et CEI). Plus surprenant, le Japon, pourtant indéfectible allié US, vient de proposer à la Russie d'abandonner le dollar dans leurs échanges commerciaux. Le déclin du dollar va-t-il se transformer en déroute ? Est-ce pour cela que plusieurs pays européens réclament le rapatriement de leurs réserves en or "gardées" par la FED ? Les BRICS, eux, ont depuis un certain temps compris où va la direction du vent et raflent tout l'or qu'ils peuvent dans l'optique d'un abandon à terme du dollar comme monnaie de référence.