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Pourquoi les Etats-Unis ne gagnent pas leurs guerres ?

C'est la question très sérieuse que se posent plusieurs journaux ces derniers temps (American Conservative, El Pais, The Atlantic). Parmi les raisons invoquées : la guerre bénéficie à trop de monde dans les allées du pouvoir (industrie militaire, think tank, médias), les Etats-Unis sont incapables de sacrifier beaucoup de soldats, la méconnaissance de l'histoire locale est patente... Dans Après l'empire, Emmanuel Todd liait cette incapacité chronique à l'origine des guerres américaines, les Indian wars.

Corée su Sud, Vietnam, Irak... et Afghanistan. Après 14 ans et 800 milliards de dollars, les Américains ne sont pas parvenus à vaincre les enturbannés à la kalachnikov, plus présents que jamais dans le pays. Des pourparlers vont s'ouvrir après le ramadan entre les Talibans et le gouvernement afghan, ce qui incidemment remettra le Pakistan au centre du jeu. La condition préalable des Talibans à un règlement du conflit est le départ de ce qui reste de troupes étrangères, soit la situation d'avant 2001. Tout ça pour ça...

Ailleurs, les instructeurs militaires US n'ont pas beaucoup plus de chance. En Syrie, on apprend qu'ils n'entraînent que soixante (oui, oui, 60) rebelles. A se demander où partent les centaines de millions de dollars que déverse la CIA dans le conflit... La réponse est peut-être à trouver dans le lapsus freudien d'Obama. On savait déjà par Wesley Clark que l'Etat Islamique avait été créé/financé par les "amis et alliés des Etats-Unis" (fait beau à Riyad ?)

Ces mêmes amis sont-ils maintenant en train de retourner leur veste ? On sait qu'il y a des bisbilles entre Washington et la maison des Seoud depuis quelques temps et l'on se demandait ce que cachait la visite d'une délégation saoudienne de très haut vol à Saint-Pétersbourg en juin. L'une des (premières) réponses vient de sortir : d'importants investissements. Assad, l'homme qui valait 10 milliards ? Il est difficile d'imaginer que Riyad soit aussi naïf : Moscou et Téhéran ne lâcheront jamais Assad. Ca tombe bien, Poutine et Rohani viennent de se rencontrer en marge du sommet d'Ufa. Le président iranien était l'invité spécial des BRICS et il assistera en tant que membre observateur au sommet de l'OCS, organisation dans laquelle Téhéran demande à entrer depuis longtemps.

Tag(s) : #Etats-Unis, #Moyen-Orient, #Russie, #Histoire

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