Lorsque les frères Lumière projetèrent, en 1895, le premier film de l'histoire cinématographique, ils n'imaginaient sans doute pas la postérité de leur Arroseur arrosé. Ces derniers temps, le rôle du jardinier crétin est repris avec ardeur, quoiqu'à son corps défendant, par l'empire qui ne semble décidément pas savoir comment s'y prendre avec ses sanctions. Jugez-en plutôt...
Depuis les sanctions contre la Russie décidées par Washington et imposées aux euronouilles en 2014, l'indice de la bourse de Moscou a gagné 100%. Les opérateurs sont stupéfaits : "Ce que le marché russe a fait est incroyable étant données les sanctions. On se demande ce qui se passerait si celles-ci étaient suspendues..." Une chose est sûre : le "philanthrope"-boursier Soros ne s'attendait certainement pas à ça.
Et comme de leur côté, les réserves dépassent à nouveau les 500 milliards d'équivalents-dollars (seul un cinquième est libellé en billets verts), retrouvant leur niveau de 2014, le Kremlin a le sourire. Oh, à propos de dédollarisation, Bruxelles et Moscou sont en discussion pour favoriser les paiements roubles-euros. Pour l'instant, 54% des exportations russes vers l'UE sont encore payées en dollars (34% en euros et 8% en roubles). Pour les exportations européennes vers la Russie, les chiffres sont déjà plus intéressants : 48% en euros, 28% en roubles et seulement 22% en dollars.
Conclusion : un certain chemin a déjà été parcouru sur la voie de la dédollarisation mais l'UE continue de payer l'énergie russe en devises US. Les Russes jouent habilement la carte de l'infatuation des euronouilles envers leur monnaie (Il faut sauver le soldat euro) pour enfoncer un clou supplémentaire dans le cercueil de la domination financière impériale, pilier de sa puissance.
Moscou a également d'autres bonnes raisons de se réjouir tandis que les stratèges de DC la Folle se prennent, eux, la tête à deux mains. Depuis les sanctions états-uniennes contre le pétrole vénézuélien, les raffineurs américains se sont découvert une soudaine passion pour... l'or noir russe, dont les importations ont triplé ! Dans un scénario kafkaïen délicieux à souhait, les USA sanctionnent Caracas mais augmentent les revenus de Moscou qui aide Caracas.
Dans la même lignée, les sanctions impériales contre le pétrole iranien obligent l'Inde, grande importatrice de naphte perse, à regarder du côté de son allié historique russe. D'où ils sont, McCainistan et Brzezinski doivent regarder tout ça d'un air consterné en s'arrachant le peu de cheveux qui leur restent...