Les Turcs sont chaque fois plus isolés. Si Erdogan se fait un jour éjecter du pouvoir, il pourra toujours se reconvertir dans la variété et chanter "Seul au monde" sur un air de jazz ottoman...
Le bluff de la semaine dernière n'a pas marché. Si Obama a eu quelques mots de commisération pour ne pas faire perdre la face au sultan, il semble hors de question pour les Etats-Unis de soutenir une offensive terrestre turque. Washington s'en remet de plus en plus à la Russie qui mène le jeu et les discussions sur le règlement du conflit. Guère étonnant dans ces conditions qu'Ankara passe en mode hystérie. Davutoglu a fait pouffer de rire le monde entier :
"La seule chose que nous attendons de notre allié américain, c'est de soutenir sans réserve la Turquie. Quand un attentat terroriste coûte la vie à 28 Turcs, nous attendons tout simplement des Américains qu'ils disent que toute menace contre la Turquie est aussi une menace contre les Etats-Unis".
Le conseiller d'Erdogan, Seref Malkoc, en rajoute une couche : "Si les Etats-Unis sont réellement les alliés et amis de la Turquie, ils devraient reconnaître le caractère terroriste des YPG. Si un ami agit comme un ennemi, des mesures devront être prises, qui ne seront pas limitées à la base d'Incirlik ; la Turquie a de significatives possibilités".
Je ne sais ce qui est le plus étonnant : la démence de ces propos que personne ne peut prendre véritablement au sérieux ou la tolérance des Américains vis-à-vis de ce trublion de plus en plus insupportable mais qui, comme le scotch du capitaine Haddock, reste collé sur le nez d'Obama.
Les Turcs en sont réduits à bombarder (de loin) les YPG, ce qui n'empêche d'ailleurs pas ces derniers d'avancer. Si l'on remonte quelques mois en arrière, c'était bien le minimum qu'Ankara pouvait faire, ayant bien d'autres options à sa disposition. Aujourd'hui, ce minimum est devenu un maximum...