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Dans un grand élan de générosité, les Etats-Unis ont décidé d'étendre les sanctions contre la Russie à 15 compagnies et 11 personnalités supplémentaires. La raison ? Heu, c'est-à-dire que... RAS sur le front ukrainien, Moscou a fortement aidé à l'accord sur le nucléaire iranien etc. A moins que les dirigeants US se soient réveillés hier matin victimes d'un pet du cerveau (ce qui est toujours possible avec ces bras cassés), on voit difficilement ce qui pourrait motiver cette décision. L'ambassade américaine à Moscou a d'ailleurs émit l'un des communiqués les plus ridicules de son histoire : "Les nouvelles sanctions ne sont pas une escalade mais une mesure de routine". Énorme !

Pas si cons que ça quand même si on regarde en détail les entreprises sanctionnées : plusieurs filiales de Rosneft, le leader mondial de l'extraction d'or noir, le pendant pétrolier du géant Gazprom. Sully répétait à l'envi que labourage et pâturage étaient les deux mamelles de la France. Poutine pourrait dire de même pour la Russie avec Gazprom et Rosneft. La première étant "insanctionnable" car fournissant leurs toutous européens en gaz, les Américains mettent le paquet contre la seconde et les banques qui financent ses gigantesques investissements. En 2012, Rosneft dévoilait un plan hallucinant de 500 milliards d'investissements, ce qui a dû faire sonner quelques alarmes outre-Atlantique. Grand jeu, quand tu nous tiens...

En Ukraine, c'est plutôt petit jeu. Les comiques de Kiev ont annoncé avec flonflons et trompettes que la majorité des importations de gaz du pays ne proviennent désormais plus de Russie mais d'Europe, plus précisément de Pologne, de Slovaquie et de Hongrie. Seul petit problème : Kiev remplace du gaz russe par... du gaz russe ! Ces pays d'Europe orientale qui fournissent l'Ukraine en reverse flow importent en effet tout leur gaz de Russie. Gazprom fait mine de grogner devant cette revente de gaz contraire aux contrats signés, mais l'on ne peut s'empêcher de penser qu'en réalité Moscou n'est pas si mécontent que ça. C'est désormais l'Europe qui prend à sa charge le casse-tête des fournitures de gaz aux Ukrainiens geignards : non-paiements, dette, disputes sur les quantités... Ici comme ailleurs, l'Europe est le dindon de la farce dans le combat entre les deux grands. Russes (totalement) et Américains (en partie) ont tiré ce qu'ils pouvaient de la crise ukrainienne : les premiers ont définitivement assuré leur base de Sébastopol et torpillé l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN ; les seconds ont réussi à faire sanctionner la Russie et à isoler pour un temps les deux parties de l'Eurasie. L'Europe, elle, va devoir prendre en charge le merdier ukrainien. Ca coûte cher d'être un vassal...

Tag(s) : #Etats-Unis, #Russie, #Pétrole, #Gaz, #Ukraine, #Europe

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