La rencontre tant attendue entre Trump et Poutine a enfin eu lieu à Hambourg. Le premier contact entre les deux hommes a été scruté sous tous les angles : expression faciale, langage du corps, poignée de main...
Et déjà, une armée de trolls sur les réseaux sociaux y ont vu un signe de soumission du Donald. Comment ? Il donne les deux mains à Vlad qui ne lui en rend qu'une...
La suite n'a pas dû les rassurer : poignée de main paume vers le haut (lui qui a presque violenté le pauvre Macron et mis un vent à Merkel), paroles amènes ("C'est un honneur de vous rencontrer")...
Tout cela a-t-il en réalité une quelconque importance ? Certains diront que oui, d'autres seront plus circonspects.
Plus intéressant est le fait que l'entretien a duré beaucoup plus longtemps que prévu (plus de deux heures au lieu des trente minutes initialement envisagées et Mélania Trump est même passée pour les presser de conclure alors qu'aucun des deux hommes ne voulaient mettre fin à la rencontre). Bref, le courant est passé, au grand dam de la MSN :
Après les précautions d'usage - un président américain est au minimum partiellement tributaire de la ligne fixée par son Etat profond -, que ressort-il de la rencontre ? Beaucoup de choses et, de manière amusante, le compte-rendu qu'en font Moscou et Washington n'est pas tout à fait identique (pour mieux brouiller les pistes et désamorcer les récriminations du Deep State ?) Le Donald parle toutefois d'échanges "très très fructueux".
Les gros titres focalisent sur un accord de cessez-le-feu dans le sud-ouest syrien (théâtre secondaire du conflit) ou l'éternelle histoire du supposé piratage russe des élections US. Or une chose frappe, dont on parle moins : il a beaucoup été question de l'Ukraine.
D'après Lavrov, la partie américaine a promis de mettre en application les accords de Minsk II (allant dans le sens de Moscou et systématiquement violés par Kiev dans le but de mettre de l'huile sur le feu). Un accord a même été trouvé afin de créer une ligne de communication directe entre Américains et Russes, et Washington a désigné un représentant pour le règlement de la crise.
Pour la junte post-Maïdanite, c'est la soupe à la grimace. Son unique raison d'être est aujourd'hui de torpiller tout rapprochement américano-russe et de maintenir les sanctions occidentales contre Moscou. Un petit tour sur des sites ukrainiens, tous repris en main par le régime, montre d'ailleurs un malaise certain : la rencontre Poutine-Trump n'est pas évoquée ou succinctement. Attendons-nous à une prochaine recrudescence de tensions et de provocations dans le Donbass...