Si l'on juge le déclin d'une grande puissance à l'aune de l'insanité de ses élites, alors l'aigle déplumé va sans doute droit dans le mur. Un véritable delirium tremens semble avoir gagné DC la Folle, encore accentué par l'éboulement impérial suite à la crise pandémique.
Certes, l'intox, la propagande et la désinformation ont toujours été la marque de fabrique US et ce blog l'a suffisamment démontré. Mais ce qui nous vient d'outre-Atlantique en ce moment n'a même plus l'excuse de servir des intérêts stratégiques grandioses ; ce ne sont plus que pleurnicheries infantiles et geignements pathétiques. Jugez-en par vous-mêmes.
Marco Rubio et Bob Menendez sont deux sénateurs vrais/néo/faucons bien connus. Paniqués par le manque de "leadership" américain en ces temps coronaviriens, nos petits génies ont eu la brillante idée d'écrire une lettre ouverte. Les nombreux pays qui reçoivent l'aide médicale de Cuba pour lutter contre le Covid n'ont rien compris, ignorants qu'ils sont. L'envoi des docteurs cubains relève en réalité, Marco et Bob nous l'assurent, de "l'esclavagisme moderne" et de "la traite des êtres humains" ! D'où il est, Brzezinski doit décidément se prendre la tête à deux mains devant l'ineptie de ses successeurs...
Le courageux Washington Post a, quant à lui, choisi de mettre au jour une monstrueuse conspiration sino-russe. Tout commence il y a trois semaines, lorsqu'un tabloïd tchèque rapporte le "scoop" qu'un agent russe bardé de ricin a débarqué à Prague pour y assassiner le maire et deux autres cibles, rien que ça. Même le Moscow Times, pourtant opposant presque déclaré à Poutine, ridiculise la chose et parle de "fantaisie" : les deux pays avaient déjà fermé leurs frontières ; facilement détectable, le ricin est une signature évidente ; la ville était confinée et les mouvements surveillés ; surtout, la nouvelle ne reposait que sur une source anonyme. Bref, un canular.
Pas de quoi cependant décourager les tenaces plumitifs du Post qui ont trouvé la parade dans un article sobrement intitulé "Une menace plus durable qu'un virus". En invité d'honneur, photo en bonne place, l'abominable Vladimirovitch des neiges. L'explication est lumineuse : l'année dernière, des drapeaux tibétains ont flotté en signe de solidarité sur les toits de la mairie de Prague. Pékin voulait donc se venger et a fait appel aux Russes. Bon sang mais c'est bien sûr, comment n'y a-t-on pas pensé plus tôt ?
L'occasion de rappeler le slogan éclairant de ce journal qui, c'est bien connu, lutte pour une information de qualité à l'opposé des théories du complot et autres viles fake news...