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Deux de nos billets parmi les plus récents annonçaient certaines tendances lourdes de conséquences pour l'avenir géopolitique mondial. Il n'a fallu que quelques jours pour que celles-ci se confirment voire s'amplifient.

L'or noir n'en finit pas de dégringoler et le schiste américain est au bord du gouffre ou, comme le dit poétiquement un analyste de Forbes, « se noie dans le sang et les larmes ». des coupes claires dans les investissements et les budgets ont déjà commencé et ce n'est que le début...

Les critiques de l'establishment oléo-impérial pleuvent depuis quelques jours mais, chose, intéressante, elles ne s'adressent pas à la Russie, pourtant au départ du mouvement ; c'est l'Arabie saoudite qui est dans le viseur. Treize sénateurs Républicains ont même pris leur plume pour écrire au Seoud, lui demandant de revenir sur sa décision. A lire entre les lignes, on se demande même s'il n'y aurait pas un soupçon de menace :

« Les leaders saoudiens nous ont répété à plusieurs reprises que le royaume d'Arabie saoudite était une force de stabilité sur le marché mondial. Les récentes décisions saoudiennes ont remis en cause ce rôle.
Nous exhortons le royaume à assurer un leadership constructif pour stabiliser l'économie mondiale en apaisant l'inquiétude dans le secteur pétrolier et gazier
. »

Dans notre dernier billet sur le sujet, nous plantions le décor :

Un intéressant article de Pepe Escobar prévoit une campagne de déstabilisation (voire plus) de MBS par le Deep State impérial. Comme nous le disions hier, le prince Nayef, arrêté, est le chouchou de la CIA et de l'establishment américain, et c'est peut-être justement pour cette raison qu'il a été appréhendé. Les manigances au royaume wahhabite sont proverbiales et le fidèle lecteur se rappelle peut-être quand nous nous demandions, il y a deux ans, si la soudaine et durable disparition de ce même MBS, probablement victime d'une tentative de putsch, n'était pas liée à une possible conversion saoudienne au pétroyuan. Toujours est-il que l'année risque d'être agitée en Arabie saoudite qui, de plus, a besoin d'un baril à 85$ pour équilibrer son budget pléthorique.

La lettre sénatoriale est-elle le premier avertissement ? A suivre de près...

Compère du pétrole dans le marasme économique ambiant, le coronavirus n'en finit pas de progresser. La dernière fois, nous nous étions arrêtés sur les gestes symboliques forts de la Chine vis-à-vis des pays touchés :

A l'heure où l'administration américaine utilise de manière bien peu glorieuse les sanctions contre l'Iran pour maintenir l'embargo sur certains médicaments essentiels - du "terrorisme médical" selon Téhéran - et semble totalement absente de la lutte mondiale contre la pandémie, Pékin envoie des équipes aux quatre coins de la planète pour venir en aide aux Etats qui le demandent (Italie bien sûr, mais aussi Iran, Irak ou Europe orientale). Un soft power très efficace qui ne sera pas oublié de sitôt dans les pays en question.

Depuis, le dragon a doublé la mise. L'aide à l'Iran est massive (plus de vingt millions de masques) mais l'offensive de charme vers l'Europe n'est pas en reste. A l'heure où la flageolante Union européenne est en voie de décomposition, l'aide chinoise afflue partout. En Italie bien sûr, mais aussi en Espagne, en Belgique, en Europe de l'Est etc. C'est le président serbe, Aleksandar Vucic, qui résume le mieux le changement de paradigme :

« Il n’y a pas de solidarité européenne, tout cela n’est qu'un conte de fées. Seule la République populaire de Chine peut nous aider dans cette situation, et j’ai écrit une lettre au président Xi Jinping, dans laquelle j’ai demandé de l’aide et l’ai appelé frère. »

Le monde change...

Tag(s) : #Pétrole, #Etats-Unis, #Moyen-Orient, #Chine, #Europe

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