Erdogan se rappellera longtemps du solstice d'hiver de cette année 2016... A peine remis de l'assassinat revendiqué par Al Nosra de l'ambassadeur russe à Ankara, il a vu son armée se prendre une douloureuse rouste à Al Bab.
Le front était stable depuis des semaines si ce n'est que l'ASL turquisée avait fait mouvement à l'ouest, arrivant en bordure de la ville. Hier (21 décembre), l'attaque a été lancée et les premières heures furent heureuses pour les Ottomans avec la prise de l'hôpital, situé sur une colline stratégique. Mais la fulgurante contre-attaque de l'Etat Islamique a fait très mal, provoquant la débandade des forces turques et pro-turques. La colline a été reprise par les petit hommes en noir ainsi qu'un stock d'armes (dont deux tanks) et de munitions.
C'est surtout le bilan humain qui doit préoccuper Ankara, dans cette guerre qui est tout sauf populaire. L'armée turque reconnaît 16 soldats tués, Daech en revendique 70 (ce qui est sans doute exagéré). Et je ne mentionne même pas les pertes des "rebelles" sultanisés. Une chose est sûre : le spectacle n'était pas beau à voir, les corps jonchant littéralement le sol. Selon certains rapports non confirmés, après d'intenses combats aujourd'hui 22 décembre et incapables de faire face aux voitures piégées, les Turco-ASL auraient même battu en retraite jusqu'à Azrak, village qu'ils disputaient il y a peu aux YPG kurdes.
Si les prédictions de votre serviteur se confirment, ces derniers ont tout lieu de se féliciter de leur tactique, à savoir laisser l'ASL faire le sale boulot contre l'EI pour ensuite cueillir tout le monde sur la ligne. Sun Tzu à Rojava en quelque sorte.
Pendant ce temps, le gouvernement syrien prend officiellement possession d'Alep, au grand dam de la clique habituelle. Ah au fait, les 350 000 civils d'Alep-est se sont soudain métamorphosés en 35 000. Vous me direz, un zéro de plus ou de moins, le système impérial n'est plus à ça près...