Les vieilles filles pétromonarchiques du Golfe ne voient toujours pas le bout du tunnel au Yémen. Le fidèle lecteur ne sera pas surpris, qui pouvait lire sur le blog il y a dix mois :
Toutefois, si les Houthis ont clairement reculé, la situation est loin d'être dramatique pour eux. Il suffit de regarder une carte pour s'en convaincre. Les chars saoudiens et émiratis ont avancé comme dans du beurre sur terrain plat mais, comme pour le Tour de France, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent : la montagne. Les défilés seront autant d'embuscades pour les colonnes de chars ; dans les espaces confinés, la supériorité matérielle devient toute relative.
Eh bien, les petits amis wahhabites de l'Occident n'ont pas beaucoup avancé depuis, au prix, qui plus est, d'humiliations cinglantes, comme en septembre dernier :
Rien ne va plus sur le front yéménite pour la coalition pétromonarchique. Nous avions annoncé il y a un mois que la "croisade" sunnite (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Bahreïn etc.) contre les rebelles houthis chiites serait loin d'être une partie de plaisir. Si les centaines de chars Leclerc des pétromonarques ont roulé comme dans du beurre sur le plat pays autour d'Aden, entrer dans les montagnes pour repousser les Houthis est une autre paire de manches.
A peine aperçues les premières collines, 50 morts ! 45 soldats émiratis tués à Marib, à la lisière des montagnes, quand un missile houthi a touché le dépôt de munitions de leur base et 5 soldats bahreïnis dans des combats près de la frontière saoudienne. Pour les Emirats Arabes Unis, c'est l'incident militaire le plus mortel de leur histoire. De quoi les faire réfléchir à deux fois avant de continuer la guerre ? Si la réaction immédiate a été, en bonne armée ayant peur du terrain, une intensification des bombardements aériens semant la panique dans la population civile, l'on peut se poser la question du devenir de l'opération après cette réaction pour sauver la face.
De guerre lasse et dans l'incapacité de prendre la capitale, les pétromonarchiques ont lancé une série de vrais-faux cessez-le-feu ces derniers mois, entrecoupés de crimes de guerre et d'ignominieuses manigances pour les couvrir (oui, oui, c'est bien ce pays que vont visiter à plat ventre les dirigeants occidentaux, la bouche pleine de grandes phrases sur les "droits de l'homme"...)
Les Houthis sont toujours là et rien n'a été réglé. C'en est trop pour les Emirats Arabes Unis qui ont décidé de reprendre leurs billes et de quitter fissa le bourbier yéménite. Les grassouillets Seoud, eux, s'entêtent et ce n'est peut-être pas une bonne idée. Avant-hier, un missile houthi a dégommé trente de leurs soldats. La commère saoudienne, déjà bien mal en point par ailleurs, finira-t-elle par comprendre que cette croisade n'est plus de son âge ?