Malgré la résistance acharnée des terroristes "modérés", les forces loyalistes avancent, durement mais inexorablement. Faut-il voir là la raison du "pétage de plomb" de la cinquantaine de hauts fonctionnaires du Département d'Etat US aux Affaires étrangères qui se sont mutinés en écrivant un manifeste interne réclamant la guerre contre Assad ?
Chose amusante, ces faucons jurent leurs grands Dieux que c'est pour se débarrasser de... l'EI ! On connaît l'argument fallacieux : le méchant Assad pousse ses opposants modérés dans les bras des radicaux. Sauf qu'il n'y a à peu près plus de modérés depuis 2013 et que le régime représente le seul rempart contre une Syrie daéchisée selon les propres termes de Kerry, mais passons, l'empire n'est plus à une contradiction près... C'est encore plus drôle quand on se rappelle que c'est pour se débarrasser de ce même Assad que Washington avait lâché le fauve en aidant à la création de l'Etat Islamique :
(En passant, il se murmure que ce Michael Flynn pourrait être le vice-président de Trump en cas d'élection. Intéressant).
Malgré cette mutinerie quasi inédite, Obama ne semble pas prêt à changer de voie même si un petit coup de menton a eu lieu hier : F18 américains et Sukhois russes se sont retrouvés presque nez-à-nez dans le sud du pays. Pour être tout à fait honnête, la responsabilité de l'incident incombe surtout aux Russes qui ont pris les Américains à leur propre jeu. C'est le bien informé Moon of Alabama qui nous en offre l'explication.
Depuis des mois, Washington tente de dissuader Moscou de bombarder Al Qaeda arguant du fait que rebelles "modérés" soutenus par les Etats-Unis et djihadistes combattent côte à côte et que les premiers pourraient être malencontreusement tués, les pauvres choux. Passons sur le fait que les Américains admettent ouvertement soutenir les alliés du groupe de Ben Laden ; les victimes du 11 septembre doivent se retourner dans leur tombe, mais plus rien ne nous étonne désormais de ce qui vient d'outre-Atlantique...
Le pathétique argument de Washington - Il est difficile de séparer les modérés des djihadistes, laissez-nous plus de temps - fait perdre patience aux Russes qui voient dans ces manoeuvres dilatoires un moyen de sauver les djihadistes syriens. Aussi sont-ils allés, sans crier gare, bombarder les seuls rebelles vraiment modérés du pays, tout au sud près de la frontière jordanienne, au nez et à la barbe de leurs protecteurs. Aux cris d'orfraie américains, le facétieux Kremlin a ironiquement répondu en reprenant presque mot pour mot les propres explications de Kerry : "Des airs, il est difficile de distinguer les différents groupes rebelles". Le message est-il passé ?
Toujours est-il que sur le terrain, les forces loyalistes progressent partout. Elles ne sont plus qu'à 15 km de la base aérienne de Taqbah, dont nous avions montré l'importance stratégique.
Daech tente contre-attaque sur contre-attaque mais ça sent le roussi pour les petits hommes en noir, même si leur résistance sera farouche.
Au sud d'Alep, les combats sont féroces. Les amis qaédistes de l'Occident résistent, mais au prix de pertes considérables. Le Hezbollah, parti sur d'autres terrains d'opération, y est revenu il y a quelques jours, sans doute afin de pallier aux difficultés rencontrées par les troupes loyalistes. Apparemment, les premiers résultats se font sentir. Installez-vous, c'est comme si vous y étiez :
Petite note sur le Brexit :
Après un premier sondage indiquant l'effondrement du camp des partisans du maintien dans l'UE, un autre sondage indique au contraire une légère remontée. Difficile d'y voir clair. Wait and see...