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La perspective du doublement du Nord Stream - Nord Stream II pour les intimes - rend les pays de la "nouvelle Europe" (© Bush) chaque jour plus émotifs. L'on se rappelle les réactions hystériques lors de la construction du gazoduc à la fin des années 2000, l'inénarrable Radoslaw Sikorski, pillier néo-conservateur des Affaires étrangères polonaises, comparant même le projet au pacte germano-soviétique ! Rien que ça... Malgré l'opposition résolue des Etats-Unis, utilisant leurs créatures baltes et polonaises afin de couper l'Europe de la Russie, l'Allemagne de Schroeder avait mis tout son poids dans la bataille pour faire passer le tube.

L'ours, la mémère et les nains geignards

Une demi-décennie plus tard, on prend presque les mêmes et on recommence, mémère Merkel ayant remplacé papi Gerhard. Pourtant, dame Angela aura d'abord tout fait pour crier au grand méchant ours russe. Russophobie réelle, chantage à l'or allemand entreposé à la FED américaine et dont on ne sait plus trop s'il existe encore, chantage de la NSA sur la jeunesse peu reluisante de la possible informatrice de la Stasi, ou tout cela à la fois ? Mémère a en tout cas tout fait pour torpiller le South Stream devant fournir le gaz russe aux Balkans.

Jamais à court de ressources et sachant parfaitement jauger le poids de chaque acteur européen, Moscou a fait contre mauvaise fortune ("abandon" des amis balkaniques qui s'étaient eux-mêmes mis dans la panade en entrant dans l'UE) bon coeur et fait à l'Allemagne une proposition que Berlin ne pouvait refuser. Comme nous l'écrivions en septembre :

"Moscou assure ses arrières en doublant le Nord Stream. Grande intelligence de Poutine qui parie sur l'égoïsme allemand ; la mère Merkel est toute pleine de paroles grandiloquentes sauf quand l'économie de son pays est en jeu. Avec le doublement du tube baltique, l'Allemagne deviendra le hub gazier d'une grande partie de l'Europe, renforçant encore sa mainmise économique sur le Vieux continent. De quoi faire réfléchir la chancelière..."

C'est maintenant tout réfléchi ; mémère ne minaude plus devant la possibilité de faire de l'Allemagne la plateforme énergétique du Vieux continent. Mais c'est là que réapparaissent nos petits geignards de la "nouvelle Europe", jamais à court de critiques acerbes contre la Russie et son gaz mais ne dédaignant visiblement pas les confortables frais de transit de ce même gaz russe. Le beurre et l'argent du beurre, comme toujours...

La Lettonie, l'Estonie, la Lituanie, la Pologne et l'Ukraine (LOL) crient au scandale et menacent d'utiliser tous les recours à leur disposition pour empêcher le doublement du Nord Stream. En d'autres termes :

Là, ils risquent de tomber sur un os, mémère Merkel veillant au grain. Mein Gott, on ne joue pas avec l'économie de mein Deutschland uber alles... Encore du rififi en perspective dans les travées de Bruxelles. L'ours a déjà marqué en point en divisant à nouveau l'UE, conglomérat artificiel d'Etats aux intérêts totalement divergents. Quand au Nord Stream II, il ne devrait pas être réellement menacé vu le poids de ceux qui soutiennent le projet, mais la bataille autour du tube baltique sera intéressante.

La récente affaire du drone muni d'explosifs découvert près du gazoduc a-t-elle quelque chose à voir ? A suivre...

Tag(s) : #Gaz, #Russie, #Europe, #Etats-Unis

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