Poutine vient de prendre un ton menaçant vis-à-vis de la Turquie, parlant de "coup de poignard dans le dos par les complices des terroristes" et assurant que "ce crime ne resterait pas impuni". A l'inverse des dirigeants occidentaux vivant dans le monde de la com', Vladimirovitch n'a jamais été du genre à faire de beaux discours : ce qu'il dit, il fait. Et parfois, il fait même un peu plus que ce qu'il dit... Aussi ces déclarations sont-elles à prendre au pied de la lettre.
Nous venons de montrer que la thèse turque ne tient pas. Si incursion il y a eu, elle n'a duré que 6 secondes (le temps pour le jet de parcourir les moins de 2 km de territoire turc). Les F16 du sultan du sarin attendaient vraisemblablement le moindre prétexte pour tirer. Vengeance pour la destruction ces derniers jours par les bombardements russes des convois de pétrole de Daech à destination de la Turquie ? Volonté de torpiller la coalition réellement internationale qui se met doucement en place ? Toujours est-il que les Turcs risquent de regretter assez longtemps cet épisode...
Nous avons montré récemment que la Russie tenait la Turquie par un faisceau de mesures de rétorsion. Mais le "crime" (dixit Poutine) d'aujourd'hui aura des conséquences bien plus lourdes. Si une guerre ouverte semble exclue (mais qui sait ce que sera la situation dans quelques semaines, les choses évoluant actuellement à une vitesse assez prodigieuse...), Moscou a plusieurs leviers :
- abattre tout avion turc qui dépasserait d'un millimètre la frontière syrienne pour bombarder les Kurdes
- armer les YPG, Kurdes syriens alliés au PKK, cauchemar d'Ankara (notons tout de même qu'Assad n'est lui non plus pas très chaud pour cette éventualité)
- armer le PKK, notamment de missiles anti-aériens (la Turquie, elle, ne se gêne pas pour faire des incursions en territoire irakien afin de bombarder les refuges du PKK)
- punir la Turquie sur le gaz
Les prochains jours nous en diront plus...